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Hors du Cadre : quatre étudiants à vélo sur la route de la soie

Quatre jeunes de 23 ans, un an de césure, et une envie commune de prendre la route autrement. Clément, Paul, Perrine et Valentin ont quitté Lyon pour relier la France au Kirghizistan à vélo. Leur projet, Hors du Cadre, n’avait pas pour but de battre des records ou de défendre une grande cause : il s’agissait simplement de voyager lentement, à hauteur d’homme, et de voir jusqu’où leurs jambes, et leur curiosité, pouvaient les mener.

Une année de césure pour voir le monde autrement

Tout est parti d’une envie commune : profiter d’une année de césure pour partir à l’aventure.

“Nous voulions voyager, découvrir d’autres cultures et sortir de notre confort de sédentaires”

Le vélo s’est vite imposé comme le moyen idéal : écologique, accessible, et suffisamment lent pour en savourer le chemin.

Leur destination finale ? Bichkek, capitale du Kirghizistan. Mais le véritable objectif se trouvait plus haut, sur la légendaire Pamir Highway, route d’altitude reliant le Tadjikistan au Kirghizistan à plus de 4600 mètres d’altitude, avec des paysages majestueux et uniques et des endroits isolés !

“Et pour être tout à fait honnête, notre objectif était simplement de voyager, de voir le monde, de s’ouvrir à des cultures inconnues, de sortir de notre confort de sédentaire.”

Une préparation de dernière minute

Pas de plan parfait ni d’entraînement intensif : Hors du Cadre s’est construit dans l’énergie du moment.

“Mais pour être tout à fait honnête, tout (ou presque) s’est fait dans les deux mois avant le départ !  Et il y a des membres de l’équipe qui ont reçu leur sac de couchage la semaine avant le départ…”

Certains ont même reçu leur matériel la semaine précédant le grand départ. Trois vélos neufs, du matériel pour résister au froid, des sacs de couchage capables d’affronter les -10°C, quelques débats passionnés sur les cadenas et les panneaux solaires… et l’envie comme moteur principal.

Les imprévus administratifs, notamment pour les visas, ont aussi rythmé les préparatifs. 

“En Grèce, nous avons cru devoir renoncer à la Pamir. Mais après des jours de galère, nous avons fini par décrocher le fameux visa russe.”

Le froid, la mécanique et les galères de route

Leur départ en octobre n’a pas simplifié les choses. Les premières semaines dans le froid des Balkans ont été éprouvantes pour l’équipe : entre les doigts gelés, les nuits glaciales et les repas de pâtes pesto à la lampe frontale, ces moments faisaient partie de leur nouveau quotidien.

Les pannes de vélo ont aussi mis leurs nerfs à rude épreuve.

“Un rayon qui casse une fois, ça va. Tous les jours pendant une semaine, beaucoup moins.”

Malgré tout, le groupe est resté soudé : “Être à quatre permet de diviser la charge mentale. On se relayait, on se soutenait. Le collectif nous a clairement sauvés plus d’une fois.”

Des instants suspendus

L’un des moments les plus forts s’est déroulé au cœur du Pamir : 4000 mètres d’altitude, entourés de montagnes immenses et de silence. Pas un bruit, pas une âme. Après huit mois, onze pays et 11 000 kilomètres, ils ont enfin accompli ce qui était dans leur tête au moment du départ. 

“À ce moment-là, nous avons tous eu la même pensée : on l’a fait.”

Mais ce sont aussi les rencontres qui ont marqué leur périple. En Slovénie, une famille les accueille spontanément un soir de pluie glaciale. “Ils nous ont offert une chambre, un repas chaud, des chaussons… On était gênés de recevoir autant. Le père, Egon, nous a simplement dit : Ne cherchez pas à nous rendre la pareille. Quand j’étais jeune, on m’a accueilli ainsi. C’est à mon tour maintenant. Ce moment résume tout le voyage.”

Changer de regard sur le monde

Vivre dehors pendant un an transforme la perception du quotidien. Ils deviennent plus attentifs à la nature, au lever du soleil, à la pluie, aux étoiles. Tout paraît plus simple. 

Leur aventure a aussi renforcé leurs convictions écologiques et sociales, parce que voir autant de pays si différents fait comprendre à quel point la planète est fragile et précieuse. Et combien les liens humains, eux, sont universels.

Ils n’avaient pas de cause à défendre, mais un message à faire passer : promouvoir le voyage lent, sans moteur, à échelle humaine. “Si notre aventure donne à quelqu’un l’envie de prendre le vélo plutôt que l’avion, on aura réussi.”

Et un retour à la vie « normale »

Après dix mois sur la route, le retour à Lyon a eu un goût étrange. “On retrouve le confort, les amis, la routine… mais quelque chose a changé. On se sent plus apaisés, plus sûrs de soi.”

Certains ont connu un petit vide. “J’avais l’impression d’être perdu, raconte Clément. Comme si tout allait trop vite après avoir vécu au rythme du soleil pendant un an.”

Pourtant, tous en tirent la même leçon : “Cette aventure nous a appris à nous connaître, à vivre plus simplement, et à avoir confiance en ce que la vie met sur notre route.”

 

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